L’énergie, ses ressources, leur épuisement ou non, la substitution « d’énergies renouvelables » à celles qui altèrent les réserves géologiques de la planète, leurs formes d’utilisation – collectives ou individuelles – posent actuellement problèmes et sont discutés, parfois de manière frontale. Les solutions et choix sont nécessairement complexes, puisque interviennent manières de penser la vie, les usages, les politiques, les lobbies, …
Peu notent le synchronisme entre la crise économique qui affecte le modèle dominant de développement, la déstabilisation énergétique des sociétés industrialisées et le dénuement accentué de ce que l’on appelait il y a peu le « tiers monde ». Nous vivons des mutations fondamentales où la mécanisation marque le pas, où de nouveaux outils prolongent non plus les muscles mais aussi notre cerveau et notre communication, sans que ces mutations soient reliées à l’évolution historique et aux contextes qui ont présidé aux changements des formes d’utilisation de l’énergie par des sociétés.
L’ASTS Nord-Pas de Calais, par son action « Sciences Métisses » ayant pour thème : les énergies renouvelables pour tous, veut contribuer à poser les problèmes contemporains sur l’énergie, soulever des questions vives et pour cela inscrire les problématiques d’aujourd’hui dans leur évolution historique. Il nous importe aussi de mettre en relation les sociétés du passé et les sociétés actuelles et les solutions que les unes et les autres ont inventées et inventent encore pour répondre à leurs besoins énergétiques, la mise à disposition d’énergies ayant toujours été une condition essentielle de l’existence des groupes humains.
L’énergie peut être définie de manière très large, par son utilisation, en disant qu’ « elle constitue ce qu’il faut fournir ou enlever à un système matériel pour le transformer ou le déplacer ». La Terre est un système ouvert qui reçoit de l’énergie du soleil : un flux d’environ 17.1013 kW, c’est l’équivalent de 8000 fois la consommation mondiale d’énergie. Cette énergie est en partie réfléchie, rayonnée, diffusée et absorbée par l’atmosphère, notamment par les gaz dits à effet de serre (CO2, CH4). C’est cette absorption qui permet le maintien de la température à la surface de la terre dans une amplitude compatible avec la vie, même si la température moyenne a fluctué depuis la formation de la Terre. L’énergie solaire reçue à la surface de la Terre est fonction des saisons, de l’heure, de la latitude et varie de 0 à environ 500 W/m2.
Une partie de cette énergie est captée par les plantes, grâce à la photosynthèse. Elle assure ainsi leur croissance et leur reproduction ; les plantes servent d’aliments à des animaux herbivores, qui peuvent à leur tour être consommées par des carnivores. Dans ces transformations apparaissent des énergies qui sont le rayonnement, la chaleur, le métabolisme, la mécanique. Il y a passage d’une forme énergétique à une autre par ce que l’on appelle un convertisseur.
A coté de l’énergie fournie par le soleil, plusieurs autres sources d’énergie sont disponibles. Il est commode de caractériser les sources d’énergie en énergie stock et énergie renouvelable, spontanément à l’échelle humaine.
Chacune des sources d’énergie présente des avantages et des inconvénients qui dépendent de phénomènes généraux et/ou particuliers, mais aussi des dangers avérés ou potentiels pour lesquelles il est parfois difficile d’estimer les facteurs de risque.
Le développement des techniques et des besoins des sociétés humaines nécessitent la disponibilité et le stockage des différentes formes d’énergies, les besoins selon les secteurs (transport, agriculture, industrie, communication, domestique) étant divers et de plus en plus importants. La disparition à plus ou moins long terme des énergies fossiles et l’influence de leurs utilisations sur l’évolution du climat nous oblige à développer les nouvelles formes d’énergies que sont les énergies renouvelables.
En plus des aspects techniques, les aspects économiques, sociaux et sanitaires doivent aussi être pris en compte dans les choix énergétiques. Ces choix varient en fonction des conditions climatiques, géographiques, de densité de population etc.. Les besoins en énergie des sociétés humaines dépendent aussi des pratiques collectives et individuelles, consommation de produits de saison et locaux (réduction des transports), amélioration de l’isolation de l’habitat, types de loisirs… Aussi performante que soit une technique, n’oublions pas qu’elle sera utilisée par des hommes….
La répartition géographique des énergies fossiles, les possibilités de leurs exploitations et de leurs utilisations conduisent à des inégalités de développement, de richesses, et à de graves répercussions pour la vie des populations. Les investissements importants pour la mise en place des énergies renouvelables, même si leurs sources sont mieux réparties (soleil, vent, …), risquent de créer de nouvelles difficultés telles que nouvelle dépendance des pays du sud, compétition entre biocarburant et alimentation humaine. De plus la production intermittente, posent des problèmes de stockage en particulier pour l’électricité ainsi produite. Les réseaux, peuvent être une solution à l’intermittence de la production mais ils imposent un certain degré de centralisation. Dans l’état actuel des développements technologiques, la disponibilité de l’électricité est importante pour l’éclairage, la conservation des aliments et des médicaments, et est un reflet de l’IDH (indice de développement humain).